Récit du premier jour de RP
Chloé de Savoie se promenait sur les bords de la Seine, seule et dans une tenue qu'elle espérait passe-partout. Elle aimait beaucoup ces balades interdites entre deux obligations royales qui l'aidaient à s'évader et à rêver. Peut être rêvait-elle du Comte d'Artois ? Elle ne saurait le dire. Elle s'installa dans l'herbe, leva les yeux vers le ciel, laissant le léger soleil caresser son visage.
A quelques pas de là, elle-aussi perdue dans ses pensées, Charlie Batz marchait sur ces mêmes quais. Elle espérait pouvoir trouver un petit coin tranquille pour dessiner car elle était peintre quand les temps lui permettaient. Sa besace pesant dans son dos et ses papiers à la main, elle aurait aimé s'arrêter pour croquer de nouveau ce paysage qu'elle connaissait si bien et qui lui inspirait toujours une semblable émotion mais le temps filait et elle finirait en retard.
Chloé soupira et tourna la tête vers le sol, savourant le contact de l'herbe entre ses doigts. Elle détourna ensuite le regard mais ne pouvait encore voir la silhouette de Charlie qui se dessinait à l'horizon. La jeune peintre continuait son chemin pour résister à la tentation. La robe de la jeune femme devant elle était bien plus luxueuse que la sienne. Était-ce une noble ou simplement une chanceuse ? Elles se méfiaient l'une de l'autre, Chloé craignant que la passante soit une révolutionnaire, Charlie se demandant si la jeune femme était une des espionnes de l'Autrichienne qui pullulaient selon les dires de ses parents. Elle s'arrêta après quelques instants de tergiversations.
- Bonjour.
- Bonjour, répondit-elle d'un ton neutre et froid semblable à celui que son interlocutrice avait utilisé
Elles se dévisagèrent, ne voulant pas glacer l'atmosphère mais hésitantes quand à leurs différences.
- Chloé de Savoie, fit la noble afin de rompre le silence qui s'était installé.
- Charlie Batz.
- Enchantée. Que faites vous ici ?
- Je pourrais vous poser la même question. Mais pour vous répondre, disons que je passe souvent par ici pour aller partout.
- J'avais besoin de prendre un peu d'air et cet endroit est juste parfait.
Elles se sourirent.
Non loin de là, une jeune prostituée, Bianca Fauvet, attendait qu'un client veuille bien s'approcher d'elle. Elle se posait des questions sur sa condition mais restait heureuse de pouvoir manger à sa convenance grâce à ses salaires. Car elle voyait souvent des femmes squelettiques et leurs enfants pas mieux nourris alors qu'elle-même était légèrement ronde. Elle regarda quelques hommes avides de plaisir bon-marché aller voir ses consœurs. En soupirant, elle sentit l'ennui la gagner.